Il peut alors en tirer des conclusions sur l’état énergétique du receveur et lui appliquer le traitement le plus adapté pour un retour à l’état de « bonne santé ».

Les 4 temps de l’examen traditionnel :

 – Observation du global vers le détail  (Bo-shin, diagnostic général)

Dès l’accueil du receveur dans l’espace de soin, le thérapeute va observer son attitude, sa posture, sa manière de bouger, de s’assoir, etc. Les premiers déséquilibres, structurels ou énergétiques, apparaissent le plus souvent à cause d’une mobilité restreinte (épaule ou hanche par exemple).

L’observation va ensuite se porter sur certaines parties du corps, en commençant par le visage :

L’examen du visage permet de se faire une première idée. Le sang et le Ki (l’énergie vitale) de tous les méridiens remontent au visage. Cette circulation se traduit superficiellement par une coloration de la peau qui peut être interprétée selon les 5 éléments.

Les yeux sont le reflet de l’énergie des 5 organes  : Poumons, Cœur, Rate, Foie, Rein

Les lèvres indiquent des signes de chaleur ou de froid, de vide ou de plénitude.

Les dents et les gencives indiquent l’état du Ki du rein et l’équilibre des liquides organiques.

La langue est très importante. Nous observons sa couleur, sa forme et sa mobilité. Elle est un bon indicateur de l’équilibre du sang et du Ki. Elle est en relation avec les organes et principalement le Cœur, la Rate et l’Estomac (dont l’enduit en est la vaporisation du Ki). Enfin la langue est parcourue par plusieurs méridiens et ramifications ; Elle peut éclairer leur état énergétique.

 – L’écoute du corps  (Bu-shin, diagnostic des sons)

Il s’agit d’écouter les bruits produits par le receveur (voix, bruits respiratoires…)

La voix peut donner des signes de déséquilibres et notamment du Poumon. La voix forte marque la plénitude et la chaleur, alors que la voix faible indique le vide et le froid. De même, la cohérence verbale donne des indications sur le Cœur. Ainsi, le délire dans les maladies fébriles marque une « atteinte de chaleur » sur l’enveloppe du Cœur.

Les bruits respiratoires pourront être symptomatiques comme les sifflements et les soupirs pour les asthmatiques, la toux ou le hoquet.

– L’interrogatoire (Mon-shin, diagnostic par les questions)

L’interrogatoire est fondamental puisqu’il permet d’écouter l’histoire du receveur et son ressenti. Il permet de relever des informations complémentaires à l’observation et l’écoute, en plus de confirmer ou infirmer certaines hypothèses du thérapeute.

Les principes généraux de l’interrogatoire sont :

Poser des questions ouvertes pour permettre au receveur de nuancer ses réponses.

Rester neutre pour ne pas influencer les réponses.

Faire préciser les réponses donnant lieu à plusieurs interprétations.

Les questions doivent aborder tout ce qui peut être utile à la compréhension.

Le mode de vie, les choix alimentaires, les douleurs, les sensations de chaud ou de froid, l’historique et le développement de la maladie, l’état de sommeil, etc.

 – La palpation  (Setsu-shin, diagnostic par le toucher)

La palpation concerne la prise des 12 pouls radiaux au niveau du poignet, sur l’artère radiale, particularité des méthodes énergétiques. En effet, la médecine occidentale dite officielle, ne connaît que le pouls radial servant à mesurer la fréquence cardiaque. Le Shiatsu et la Médecine traditionnelle chinoise ont une palpation beaucoup plus subtile permettant de relever 12 pouls correspondants aux organes et viscères.

L’étude des 12 pouls nécessite une grande finesse, une grande sensibilité des doigts et surtout beaucoup de travail expérimental. « C’est clairement en faisant que l’on devient faiseron » (désolé pour les amateurs de langue française, celle-là, je l’aime bien !)

L’essentiel à retenir : 

La localisation retenue est celle définie par Georges Soulié de Morant qui a importé l’acupuncture en France.

Au niveau du poignet, il y a 3 sections de prise de pouls :

• Le pouce juste à côté dans le pli du poignet
• La barrière au niveau de la stiloïde radiale
• Le pied juste à côté en direction de l’avant-bras

La prise des pouls se fait avec l’index, le majeur et l’annulaire. Pour chaque section, il y a un pouls de surface et un pouls profond. Il y a donc 3 pouls superficiels et 3 profonds sur chaque bras, ce qui fait 12 pouls au total.

Chaque pouls correspond à un organe et à une viscère, ce qui donne :

Les poignets droit et gauche sont inversés car le receveur est face à nous…

On retrouve également dans la palpation, les tests de Dassonville, le test des ficelles, le testing musculaire, la palpation des organes, etc.

Conclusions

Chaque temps de l’examen permet de tester les déséquilibres énergétiques ou structurels. Si un déséquilibre apparaît à tous les stades de l’examen, alors il semble pathologique et doit être traité.

La langue peut avoir une coloration rouge à cause d’une tisane dégustée juste avant de venir en consultation. Dans ce cas toute déduction visant à annoncer une quelconque atteinte du corps par une chaleur excessive (par exemple) serait erronée.

De même, un excès d’alcool la veille peut apparaître dans les tests avec un déséquilibre du méridien Foie, il n’en est pas pour autant pathologique. Il est donc essentiel de procéder à l’examen traditionnel dans son ensemble.

C’est par ailleurs la grande différencie le shiatsu de « bien-être » du shiatsu dit « thérapeutique » qui recherche à réguler des déséquilibres constatés.

Ce cahier technique a été construit à partir du précis de médecine chinoise du professeur Eric Marié que vous pouvez retrouver en cliquant sur l’image